Les techniques agroécologiques connaissent un essor grandissant à l’échelle mondiale. C’est en raison d’une prise de conscience accrue des enjeux environnementaux qui exigent l’adoption d’une agriculture durable. Les techniques sont nombreuses. Avant d’expliquer les raisons du succès de l’agroécologie, il est intéressant d’accorder une attention particulière à une technique aux multiples avantages : le couvert végétal.
Focus sur le couvert végétal
C’est l’une des techniques agroécologiques. Il consiste à dresser une couverture végétale sur le sol entre deux cultures principales. Durant cette période de transition, le sol est exposé aux pollutions et autres sources d’agression. Le couvert végétal lui apporte donc une protection. Cette couverture peut être assurée par des cultures de couverture, des résidus de récolte, ou des plantes vivaces. Les intérêts agronomiques et écologiques du couvert végétal sont nombreux. Voici quelques avantages au niveau écologique.
La couverture végétale protège le sol contre les conséquences des précipitations. Elle réduit le ruissellement, ce qui limite l’érosion. Tout comme les autres plantes, celles qui forment le couvert végétal absorbent du dioxyde de carbone : elles jouent donc un rôle positif dans le ralentissement du changement climatique.
Le couvert végétal a également des conséquences positives sur la qualité du sol. Les cultures de couverture fixent l’azote atmosphérique et libèrent des nutriments au fur et à mesure qu’elles se décomposent. Résultat, elles enrichissent le sol qui devient donc fertile. En parallèle, le couvert végétal maintient l’humidité du sol à un niveau normal puisqu’il y a moins d’évaporation.
Lorsque les cultures de couverture portent sur des plantes, dont les systèmes racinaires parviennent en profondeur dans le sol, la compaction du sol s’améliore. Il existe une grande variété de cultures de couverture. Choisissez-en une qui soit capable de s’adapter à votre type de sol ainsi qu’aux spécificités du climat où vous habitez.
Enfin, la couverture végétale assure l’entretien et le nettoyage du terrain dans le sens où elle élimine les mauvaises herbes. C’est parce qu’elle les prive de lumière et, dans le même temps, elle accapare tous les éléments nutritifs. Ce couvert végétal sert d’habitat à des insectes et des organismes bienfaisants : le sol ne connaît aucune invasion de nuisibles. Si jamais ces derniers réussissent tout de même à pénétrer sur le terrain, ils y survivent difficilement. De ce fait, les pesticides deviennent inutiles sauf dans des cas vraiment exceptionnels. S’ils sont tout de même utilisés, c’est à très faible dose.
L’utilisation d’un couvert végétal nécessite une préparation rigoureuse. L’agriculteur s’assure impérativement qu’il est compatible avec les cultures principales. Il doit également gérer correctement les différentes étapes qui interviennent dans le cycle agricole. Ceci étant, c’est une technique très bénéfique pour l’agriculture durable.
Quelques raisons de l’essor des techniques agroécologiques
La raison la plus évidente est sans doute une prise de conscience : celle des impacts environnementaux de l’agriculture conventionnelle. Cette dernière est en partie responsable de la dégradation des sols, de la pollution, de l’eau et du dépérissement de la biodiversité. Or, plus l’environnement se dégrade, plus les conditions de travail des agriculteurs deviennent difficiles. En effet, force est de constater que l’agriculture classique subit de plein fouet les impacts négatifs du changement climatique. À côté, les pratiques agroécologiques sont résilientes face aux conditions météorologiques extrêmes. On comprend dès lors pourquoi elles attirent de plus en plus les agriculteurs. Grâce aux techniques agroécologiques, ils préservent leurs revenus tout en contribuant aux luttes pour la protection de l’environnement et contre le dérèglement climatique.
Les techniques agroécologiques sont la preuve que les efforts déployés en faveur de la préservation de l’environnement peuvent être payants. Contrairement à ce que beaucoup de personnes pensent, ces techniques respectueuses de l’environnement permettent de réaliser des bénéfices. Par exemple, les techniques agroécologiques réduisent les coûts engendrés par l’achat d’intrants chimiques : l’agriculteur a donc moins de charges. En parallèle, puisque ces méthodes écologiques améliorent la qualité du sol à long terme, les exploitations deviennent plus rentables. Il n’en faut pas plus pour séduire les agriculteurs. En plus, chez les consommateurs, on assiste à une demande croissante de produits alimentaires écologiques et locaux. Ce phénomène encourage les agriculteurs à adopter des méthodes agroécologiques pour être sûrs d’écouler leur production.
On a tendance à penser que ces techniques sont rudimentaires, qu’ils demandent du temps et de l’énergie. En vérité, il n’en est rien. En effet, ces méthodes tirent elles aussi profit des progrès technologiques. Résultat, en plus d’être efficaces, elles sont faciles à adopter.